children writing in a classroom

Les approches d'enseignement

Quelles sont les différentes options de scolarisation possibles?


De nos jours, l’éducation dans le système scolaire ordinaire (public ou privé) avec services adaptés selon les besoins (audiologie, orthophonie, orthopédagogie, aides techniques, services d’interprétation) est le parcours le plus fréquent: la grande majorité des enfants vivant avec une surdité sont donc scolarisés dans leur école de quartier.

Toutefois, pour différentes raisons, il peut être envisagé par les parents et les intervenants de scolariser un enfant ayant une surdité dans un milieu d’enseignement spécialisé ou adapté. Ces établissements, situés dans les grands centres (Montréal et Québec) utilisent différents outils ou méthodes, qui s’inscrivent dans deux principales approches et visent, pour la plupart, une intégration future en milieu ordinaire, lorsque pertinent pour l’élève:

1/ L’approche bilingue, axée sur la LSQ et le français écrit.

Le modèle bilingue, tel qu’il est proposé au Québec, s’inspire du modèle suédois et considère la langue des signes québécoise (LSQ) comme une langue première de l’enfant sourd (étant la seule langue complètement accessible pour lui) et le français écrit comme une langue seconde. Le principe de base de l’approche bilingue est donc celui du transfert des connaissances linguistiques d’une langue à une autre: les apprentissages sont tout d’abord faits dans une langue de référence (celle à laquelle l’enfant s’identifie: la LSQ) pour ensuite être utilisés comme base dans le développement de nouvelles
connaissances dans une deuxième langue (le français). Afin de faciliter cette distinction. l’enseignement est dispensé par un formateur sourd – responsable de la LSQ – et par un formateur entendant responsable de l’enseignement du français, sous sa forme écrite et orale, selon le profil de chaque enfant (la plupart des élèves portent un appareil auditif et plusieurs autres ont un implant cochléaire).

Cette approche est offerte à Montréal par l’École Gadbois (primaire) et le Secteur Sourd de l’École Lucien-Pagé (secondaire). Ces écoles sont en mesure d’accueillir des enfants qui présentent des handicaps associés à leur surdité: autisme, handicap visuel, handicap intellectuel et limitation motrice.

2/ L’approche oraliste, axée sur le développement de la communication orale.

L’approche oraliste mise sur une pédagogie axée sur le langage oral. Cette approche éducative repose sur le principe que la plupart des enfants vivant avec une surdité ont des capacités auditives, grâce aux aides technologiques. Selon les milieux et les méthodes, l’accès auditif peut être complété par un accès visuel pour améliorer le décodage des sons de la parole. Elle combine donc les aides technologiques (appareils auditifs, implants cochléaires, systèmes MF), l’utilisation de différents codes ou indices visuels permettant de soutenir la compréhension (lecture labiale, LPC, gestes naturels, etc.) et s’appuie également sur les services de réadaptation, un enseignement adapté et du soutien individuel.

Cette approche est offerte:
– à l’École Joseph Paquin à Québec, qui accueille des élèves ayant des besoins prioritaires en lien avec l’aspect communicationnel et le développement du langage. Différents modes de communication peuvent être utilisés pour soutenir la compréhension des élèves (parole, français signé, langue française parlée complétée (LfPC), langue des signes québécoise (LSQ), gestes naturels, pictogrammes, dessins, images, tableaux de communication et outils technologiques, dictionnaire visuel, répertoire de signes etc.).
– à l’École Saint-Enfant Jésus à Montréal
– à l’École J.-Jean Joubert à Laval
– à l’École St-Jude de Longueuil où l’enseignement s’appuie notamment sur la LfPC (langue française parlée complétée), que les parents sont encouragés à apprendre
– à l’École oraliste de Québec pour enfants malentendants ou sourds
– à l’École Résonance Montréal, une école d’adaptation scolaire privée à intérêt public, spécialisée en déficience auditive, qui s’appuie sur la méthode auditive-verbale (de l’anglais “auditory-verbal therapy”), centrée sur l’accès à l’audition et l’entraînement auditif (grâce à l’utilisation des technologies d’amplification les plus récentes, que ce soit les prothèses auditives ou l’implant cochléaire) en vue de développer le langage parlé. Les parents ont un grand rôle à jouer dans cette approche puisqu’ils sont formés pour devenir les principaux intervenants dans le développement du plein potentiel d’écoute et de langage de l’enfant. Ils devront assurer une participation constante dans les interventions et créer un environnement favorisant l’écoute dans l’acquisition du langage parlé tout au long des activités quotidiennes de l’enfant. Cette approche vise une intégration scolaire en milieu régulier dès que possible.

Voir ce qui est dit, c’est l’idée derrière la Langue française parlée complétée (LfPC) ou Langue parlée complétée (LPC). Ce système n’a rien à voir avec une langue des signes et se pose plutôt comme un complément à la lecture labiale.

Comment choisir?

Notons également que des classes spécialisées pour des enfants qui ont d’autres difficultés liées au langage (trouble du spectre de l’autisme, trouble développemental du langage, etc.) existent un peu partout. Informez-vous auprès de votre centre de services scolaires.

Où aller ?
Les options pour l’école dépendent de différents facteurs, dont les caractéristiques de la surdité de l’enfant, son mode de communication principal, mais également le lieu de résidence de la famille.

La réussite scolaire d’un enfant ayant une surdité ne relève pas de l’exception, bien au contraire !

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls devant ces décisions à prendre : l’équipe d’intervenants de votre centre de réadaptation est là pour vous épauler. Cette équipe prendra soin d’établir avec vous un plan d’intervention en fonction des besoins de votre enfant. Différentes méthodes et outils pour favoriser la communication et les apprentissages vous seront peut-être proposés: posez vos questions et concentrez-vous sur les besoins spécifiques de votre enfant. Sachez aussi que toutes les options ne sont peut-être pas offertes dans votre région.

Ressource AQEPA

Section "Le langage et l'enfant ayant une surdité"

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